dimanche 21 juillet 2013

Les Lisières - Olivier Adam

Il y a longtemps que je n'ai pas écrit. J'ai lu ou relu des choses intéressantes sans avoir l'envie, ni la compétence, de les commenter. Aujourd'hui, je retrouve ce message en attente sur Les Lisières d'Olivier Adam. Autant le publier. J'ai passé un bon moment en lisant ce roman.

Le résumé

Les Lisières parlent de Français que nous connaissons bien, des Français de classe moyenne, à l'approche de la quarantaine, périurbains. Le livre est daté : autour du tsunami de 2011 à Fukushima et de l'élection à la primaire de la gauche. Il est situé, géographiquement, en périphérie parisienne, sur la ligne D du RER, à Paris, pour le temps de l'enfance, de l'adolescence et le début de l'âge adulte, en Bretagne, peut-être près de Saint Malo où vit Olivier Adam, pour le moment de la maturité, au Japon pour le temps idéal du paradis et de l'avenir espéré. Il est coloré politiquement un reste de gauche communiste et une tendance Front National pour le père, un zeste de gauche bobo pour Paul , notre héros, un zeste de Sarkozysme pour son frère.


Le tableau n'est pas flatteur : notre société est dure pour la France des banlieues, la mixité sociale est une illusion, la famille est un cadre étouffant, l'école n'assure pas l'égalité des chances, le travail, le plus souvent sans intérêt, ne permet pas de vivre. Notre héros, Paul, un homme de 40 ans, intelligent, sincère, écrivain à succès, a échappé à sa banlieue et à la vie de petits boulots de ses copains de classe. Il vient de se faire expulser de sa vie quotidienne par sa femme, en Bretagne. Il est à la recherche de lui-même pendant ... 450 pages.

Les premières scènes mettent en lumière l'évidence de la rupture avec sa femme : lui, le père ramène ses jeunes enfants dans leur maison familiale, après le week-end où il les avait pris en charge. Nous voyons sa voiture garée sur le trottoir d'en face, sa gène pour saluer sa femme, son envie de l'embrasser comme avant. Il note qu'elle semble plus légère, il perçoit son dépit  parce que, comme d'habitude, 'il n'a pas veillé aux petites choses de la vie quotidienne. Il éprouve le plaisir de boire un verre avec elle ce dimanche soir, le chagrin de devoir partir, le bonheur d'échanger, de loin, des signes de tendresse avec sa fille, Manon.

Ensuite, nous allons faire des allers et retours entre la banlieue et la Bretagne, le passé et le présent.
La mère de Paul est hospitalisée. Elle ne peut plus assurer comme elle l'a toujours fait, les tâches quotidiennes de la maison. Il va passer quelques jours auprès de ses parents. Son père est enfermé dans ses certitudes et son silence. Son frère est passé de la banlieue est à la banlieue ouest, de la gauche à la droite et ils ne se comprennent toujours pas. Il retrouve ses copains de collège, une jeune femme qui aurait pu être l'une de ses petites amies, les éditeurs de Saint Germain des Près. Il met à jour les histoires et les émotions du passé. Pourquoi et comment est-il devenu ce qu'il est.

Fort de ces découvertes, il revient en Bretagne retrouver sa femme, ses enfants, la mer. Là, la vie ne s'est pas arrêtée pour le laisser reprendre son souffle. Sa femme a suivi son chemin. Il voit un autre homme à ses côtés. La petite amie retrouvée en banlieue surgit dans son repaire breton. Son mari est à ses trousses.

L'histoire progresse : la vente de la maison des parents, la disparition de la mère, l'emménagement du père dans une maison de retraite, les enfants qui refusent la séparation des parents, le Japon pour nouvel horizon...

L'intérêt du livre
J'ai aimé le climat peut-être breton de ce livre. Plutôt gris, plutôt doux, quelquefois des échappées ensoleillées. J'ai aimé la proximité et l'actualité des personnages. Paul était-il mon voisin dans le RER cette après-midi ? J'ai aimé l'acuité du regard sur les détails de tous les jours de la vie personnelle ou de la vie de notre société. Je suis restée plus perplexe sur l'existence d'une nouvelle frontière existant au Japon.

Références
EAN 9782081283749 -  Éditeur : Flammarion (2012)

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